AMX-10 RC est un véhicule blindé lourd français, souvent également classé comme “char à roues” ou “char léger”. Bien que dans l’armée française ces machines soient souvent désignées par le mot “char”, il n’est pas tout à fait correct de l’appeler un char en raison de son blindage plutôt léger. De plus, le “Traité sur les Forces armées conventionnelles en Europe” définit l’AMX-10 RC comme “une machine de combat lourdement armée”. En outre, le RC dans son nom correspond à Roues-Canon, soit “canon roulant”.
AMX-10 RC a été développé par Satory Military Vehicles (une coentreprise entre le fabricant d’armes d’État GIAT et le constructeur automobile Renault) sur commande des forces armées françaises et destiné à jouer le rôle de véhicule de reconnaissance, également capable de combattre les véhicules blindés ennemis. La fabrication en série de ces véhicules blindés a été réalisée par l’entreprise GIAT, qui a changé de nom en 2006 pour devenir Nexter.
La production en série de AMX-10 RC s’est déroulée de 1976 à 1994, avec un total de 457 véhicules de ce type produits. 337 d’entre eux ont été équipés par l’armée française, qui les a utilisés lors de la guerre du Golfe et dans plusieurs opérations de maintien de la paix. Le reste a été exporté. En 2021, la France a commencé à les retirer de son armement, les remplaçant par des véhicules blindés à roues EBRC Jaguar. À ce jour, 245 de ces “chars à roues” restent en service dans l’armée française. Cela signifie qu’au moins 92 unités pourraient être transférées à l’Ukraine sans affaiblir la défense nationale française.
En ce qui concerne les caractéristiques techniques, ce véhicule à roues de 16,6 tonnes est équipé d’un moteur diesel Baudouin Diesel Model 6F11 SRX, qui peut déployer une puissance de 280 chevaux (208,8 kW). L’autonomie opérationnelle est de 800 km à une vitesse de 85 km/h sur autoroute et de 40 km/h hors route. Le châssis est de type 6×6, équipé d’une suspension hydropneumatique avec une garde au sol et une inclinaison variables et dispose d’un système de lubrification et de gonflage des pneus centralisé.
En outre, le “char” AMX-10RC est équipé d’un système de protection contre les dangers nucléaires, biologiques et chimiques et peut effectuer des reconnaissances dans un environnement radioactif. Au fil des années, l’AMX-10 RC a reçu de nombreuses mises à jour : de nouveaux viseurs thermiques, une armure en acier haute densité supplémentaire, un frein de bouche plus efficace, un système de gestion de champ de bataille, etc. La version de base de l’AMX-10 RC peut nager, mais les versions ultérieures et mieux blindées ont perdu cette capacité.
En ce qui concerne la protection blindée, l’AMX-10 RC n’a qu’une armure circulaire contre les balles de 14,5 mm et frontale contre les obus de 23 mm, donc ce “char à roues” n’est pas protégé contre les menaces adéquates du champ de bataille, car il peut être touché à toutes les distances réelles même par des canons de 30 mm, sans parler des plus gros calibres.
L’armement principal de l’AMX-10 RC est un canon F2 de 105 mm avec un système de contrôle électro-hydraulique, installé dans une tourelle à trois places (l’équipage total se compose de quatre personnes : trois dans la tourelle plus un mécanicien-conducteur dans le corps). L’armement embarqué se compose de 38 obus, dont 12 dans le tambour de chargement. L’armement secondaire comprend une mitrailleuse jumelée NF1 de 7,62 mm (4 000 munitions), une mitrailleuse antiaérienne M2HB de 12,7 mm et quatre lance-grenades fumigènes GALIX.
Il convient de noter que le canon F2 n’est pas standardisé avec les autres obus de 105 mm de l’OTAN et n’utilise que ses propres munitions, ce qui est dû aux limitations de taille de la machine et à la réduction du recul. Cela rend le véhicule blindé dépendant de l’apport d’un type spécifique de munitions, lui enlevant une certaine flexibilité de munitions, ce qui pourrait s’avérer un inconvénient majeur en conditions de combat.
Le canon F2 tire quatre types de munitions de combat de 105 mm (utilise le calibre 105×527 R, qui n’est pas compatible avec le standard OTAN 105×617 R) :
Le projectile cumulatif OCC 105 F3 – capable de percer une plaque d’acier de plus de 350 mm à angle droit ou d’au moins 150 mm à un angle de 60 degrés. Poids du projectile 5,7 kg à une vitesse initiale de 1120 m/s.
Le projectile explosif OE 105 F3 – masse du projectile 7,2 kg à une vitesse initiale de 800 m/s. Utilisé pour détruire des structures défensives en briques et en bois solides, des obstacles minés, des barbelés et autres. L’effet destructeur du projectile explosif se compose de l’impact du projectile sur l’obstacle, de l’effet des produits d’explosion, de l’onde de choc et des éclats de la coque du projectile formés lors de l’explosion.
Le projectile fumigène OFUM 105 F3, qui contient du phosphore blanc. Il s’agit d’un projectile d’artillerie spéciale, équipé d’une substance fumigène, lors de l’explosion duquel un épais nuage de fumée est formé. Il est utilisé pour aveugler les points d’observation et de commande, les moyens de tir et le personnel ennemi, pour poser des écrans de fumée ou un nuage de fumée, ainsi que pour cibler, signaler, régler le tir et déterminer la vitesse et la direction du vent dans la zone cible.
Le projectile sous-calibré perforant OFL 105 F314 avec une tige en alliage de tungstène – à courte distance, il peut percer une plaque d’acier de 365 mm à un angle de 60 degrés. Capable de toucher une cible individuelle à une distance de 1200 m et une triple cible à une distance de 2200 m. La vitesse initiale du projectile est de 1400 m/s.
En général, ce calibre est insuffisant pour combattre les chars ennemis en projection frontale, mais suffit pour détruire n’importe quel BMP ou BTR russe et permet de fournir un soutien direct assez efficace sur le champ de bataille.
